Argentine/Chili : P.N. Nahuel Huapi (suite) à P.N. Conguillio (Chili)

(Du 26/01/23 au 7/02/23)

P.N. NAHUEL HUAPI (suite)

 

San Carlos de Bariloche :

En quittant la partie sud du P.N. Nahuel Huapi, nous nous sommes dirigés vers San Carlos de Bariloche, niché sur les rives du grand lac Nahuel Huapi, lui-même entouré par la Cordillère des Andes.
Mis à part le fait que la ville de Bariloche se situe en bordure d’un lac immense, véritable miroir d’eau des montagnes environnantes, qu’elle propose un certain chocolat de « qualité » et qu’elle se caractérise par une architecture suisse de style alpin, nous nous sommes littéralement enfuis de ce lieu sur-bondé, touristique à mourir, surtout en cette période estivale.
Attirés par le sommet des Andes, nous avons rapidement pris la route de Cerro Cathedrale, à peine à 19,km sur les hauteurs de Bariloche où se situe la plus grande station de ski d’Amérique du sud qui, même en été, vous permet de monter en télécabine et télésiège, sur le toit des Andes.
Le ciel est clément, le temps découvert, c’est le moment !
A l’arrivée du télésiège, ne croyez surtout pas être arrivés :  face au spectacle des pistes de ski complètement pelées, une bonne petite grimpette s’impose encore pour atteindre la vue imprenable sur le lac Nahuel Huapi et sur les pics majestueux environnants (dos aux pistes de ski) : Cerro Bellavista, Cerro Castor.. et tant d’autres dont les noms flottent dans les limbes de notre méconnaissance.
SPE-CTA-CU-LAR, comme disent les Argentins. Et vous savez quoi ? C’est vrai ! Il nous a été difficile de nous arracher de cette vue fascinante. Nous n’avons pas été jusqu’au refuge, mais cela en vaut vraiment la peine, paraît-il.

 

Vue sur la lac Nahuel Huapi

Le fond de la vallée

En redescendant avec le télésiège, j’ignore si nous tirons deux têtes d’hurluberlus encore sous le charme béat de ce spectacle, mais tous ceux qui nous croisent en montant nous disent  : « Holà » !
Imaginez-vous un tout petit instant être en France ou en Suisse, assis tranquillement sur un télésiège vous emmenant vers le sommet d’une piste de ski et que tous ceux que vous croisez vous disent « bonjour »!  Absurde, non ?!  Eh bien, c’est aussi cela l’Argentine ! Un peuple souriant, accueillant, plein de gentillesses naturelles.

Tandis que nous décidons de basculer la cabine du camion pour effectuer une petite manipulation sous le capot, profitant du grand parking plat de Cerro Cathédrale, un toc-toc coucou nous interrompt soudainement. Deux visages connus au large sourire nous interpellent : Pascale et Denis ! Deux jurassiens rencontrés dans un bar à El Chalten en janvier.
Heureux de les revoir, nous nous racontons le temps passé autour d’un bon apéro dans le camion et passons un merveilleux moment en leur compagnie.
Le lendemain, ils monteront au sommet de Cerro Cathédrale, tandis que nous reprendrons la route.

 

Petit bivouac au bord du lac Nahuel Huapi avec San Carlos de Bariloche en fond et les sommets de Cerro Cathedrale

 

De retour sur San Carlos de Bariloche, nous prenons la fameuse route des 7 lacs, qui ne nous a pas séduits particulièrement. Peut-être aurait-il fallu la prendre en fin de journée pour la découvrir sous un autre jour, sous une autre lumière…

 

 

C’est le week-end, il fait très chaud. Beaucoup d’endroits au bord de l’eau sont pris d’assaut par les vacanciers.
Nous décidons de descendre par la piste le long du lac Traful où nous trouvons un petit camping tout simple comme on les aime, en bord de lac pour nous rafraichir, sous les arbres, tenu par une vieille dame adorable.

 

Là, nous faisons la connaissance de deux voyageuses belgo-hollandaises avec qui nous passons une partie de la soirée.

 

Villa Angostura :

 

Villa Angostura, bord de lac

 

 

La rue principale de la ville rassemble des constructions tout en bois et en rondins où restaurants, commerces et magasins plus huppés se cotoient.

A Villa Angostura, un autre camping s’impose : aucun motorhome n’a le droit de passer la nuit ailleurs. Et, comme il n’existe qu’un seul camping, devinez qui sont nos voisins arrivant deux bonnes heures plus tard ? : Pascale et Denis.
Incroyable, sans même nous être concertés. Nous passons une soirée inattendue délicieuse et drôle, autour de quelques verres de vin, d’une bonne tasse de café et de chocolats de Bariloche.
Nous déplions nos cartes et échangeons leurs bons plans sur le Brésil qu’ils ont déjà traversé en partie, étant arrivés de France en Amérique du sud par la Guyane. Ils montent vers le sud, comme nous, en faisant des petits tours par le Chili mais ils irons beaucoup plus vite car ils doivent aller chercher un couple d’amis à l’aéroport de Santiago du Chili.

 

San Martin de Los Andes :

Entre San Carlos de Bariloche, Villa Angostura et San Martin de los Andes, c’est sans hésitation la troisième petite ville que nous avons préférée. Toujours à l’intérieur du Parc National Lanin, son côté plus paisible, plus vert, plus accessible, avec ses jolies plages en bordure de lac et sa petite vie intérieure agréable appellent à la détente. Nous avons trouvé un bivouac tout près de la plage principale, non loin des petites passerelles où nous avons passé deux jours.

 

 

Une jolie randonnée grimpe sur le côté droit du lac, dos à la ville. Elle vous amène sur le territoire des Mapuche, en particulier la Communauté des Curruhuinca.

 

 

 

 

 

 

 

Nous y avons mangé les meilleurs empeñadas jamais goûtées jusqu’alors : une pâte extrêmement légère, croustillante, fourrée aux morilles, toutes fraîches, venant de leur territoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus loin, d’autres jolies plages, magnifiques, en bordure du lac Lacar, plus intimes.
Ce lac, d’origine glaciaire est un ancien fjord entouré de falaises.

 

 

 

 

 

 

 

Les vues sur le lac Nacar depuis le territoire des Mapuche sont vraiment très jolies.

 

 

Après avoir passé un bon moment dans le coin de San Martin de Los Andes, nous poursuivons notre remontée vers le nord, toujours dans la province de Neuquen, vers la passe Mamuil Malal, pour rejoindre le Chili, traverser le P.N. Lanin et remonter progressivement vers Temuco, où nous voulons faire voir nos amortisseurs cabines qui semblent « fatigués ».
Nous nous posons juste au sommet de la passe, avant la frontière, pour faire un tour au volcan Lanin et passer la frontière le lendemain.

 

Volcan Lanin

 

Volcan Lanin au petit matin

 

Le plus drôle, c’est que nous retrouvons avec surprise pour la troisième fois, nos amis jurassiens juste avant le passage de la frontière chilienne au sommet de la passe Mamuil Malal.
La frontière est fermée, coupure d’électricité. Plus aucun ordinateur ne peut donc fonctionner pour la paperasserie locale et les contrôles.
Nous dormirons donc quasi côte à côte au pied du volcan Lanin, croisant les doigts que la frontière s’ouvre le lendemain car pour nous, cela nous occasionnerait un énorme détour. Par contre, nos amis ont une autre possibilité, une piste quelques km avant que nous ne pouvons malheureusement pas emprunter à cause de notre hauteur qui ne passe pas un portique.

Une trentaine de voitures sont bloquées aussi. Leurs passagers sont obligés de passer la nuit dans leur véhicule, ce qui n’est vraiment pas comique ni confortable car, si les journées sont chaudes, en revanche les nuits sont froides. Les températures baissent sacrément, surtout en altitude. Et, des Argentins sans eau chaude, sont des Argentins perdus ! Plus de Maté 😱 ! Heureusement, nous les avons approvisionnés en eau chaude au petit matin. Ils ont bien vite retrouvé leur sourire. Et, la frontière s’est ouverte une bonne heure plus tard.

 

Les Araucarias nous font une allée d’honneur sur des km : nous venons de rentrer dans le P.N. de Villarrica, secteur Puesco.
Si chez nous, nous pouvons en découvrir l’un ou l’autre exemplaire à l’Arboretum de Tervuren, ici, nous ne verrons bientôt plus qu’eux pendant dizaines de Km.
La descente de la passe est vraiment très belle. Nous plongeons dans une vallée qui nous mène, après deux heures de route, à Pucón, jolie petite ville de la Province de Cautin dans la région d’Araucanie. Il s’agit d’une jolie station balnéaire lacustre au bord du lago Villarrica, la plus importante du Chili. Et, on est en pleine saison touristique estivale… 😱 : un monde de « Ouf », une chaleur accablante. Tout le monde recherche les bords de lacs. Nous y passons deux petites heures puis décidons d’aller retrouver nos amis belges qui nous ont dit se trouver à la ville de Villarrica, un peu plus loin au bord du lac.
Oui, mais un peu plus loin, ça vous met des heures de trajet au bord du lac, pare-choc contre pare-choc… Alors, on décide de nous échapper de ce traquenard estival et de fuir vers l’altitude, au pied du volcan Villarrica pour y trouver refuge.
Pucón est pourtant bien sympathique. Nous y étions juste au plus mauvais moment de la saison.

Volcan Villarrica qui fume

 

En montant vers le volcan, nous sommes tombés sur un minibus en panne, bloqué sur la route, sous le soleil tapant. Une douzaine de touristes attendaient là, depuis plusieurs heures, une solution. Et voilà qu’Epicureman, notre gros camion, pointe le bout de son nez. Une aubaine ! Nous l’avons donc remorqué et cela lui a permis de relancer son moteur pour la descente.
Nous n’avions jamais vu à la fois autant de visages en sueur, soulagés et nous remerciant à tour de rôle.

Nous trouvons la fraicheur recherchée au pied du volcan, sous les arbres. Nous sommes quasi seuls et nous y passons une bonne nuit dans la fraicheur.

 

Le lendemain, nous envisagons une petite ascension jusqu’au restaurant d’altitude. Marcher sur l’un des volcans les plus actifs du Chili qui s’élève au-dessus du lac Villarrica et de la ville de Pucón nous tente bien. Le garde nous avait bien dit que c’était sans risque et bien surveillé. Quelques petits minibus venaient déposer des touristes d’un jour et quelques cyclistes aux mollets affûtés se lançaient dans la descente.
Mais, c’était sans compter sur le changement soudain de temps : au réveil, un vent terrible s’était levé, nous forçant à changer notre programme de la journée.

Notre descente est donc anticipée.
Notre montée vers le nord se poursuit, direction le PN Conguillio.

 

Volcan Villarrica vu depuis la ville Villarrica

 

Sur la route, nous traversons différentes Communautés Mapuche. L’une d’entre elles retient notre attention et nous y restons pour le lunch : une ancien lieu gardé en l’état d’avant, à l’époque où ils vivaient encore dans ces maisons de bois et de paille.

 

Le vieux chilien qui nous accueille nous raconte la vie d’avant et quelques histoires, dont j’avoue, n’avoir pas tout compris.

 

 

 

 

Faute de place autour des lacs, nous trouvons refuge dans un petit camping charmant près de Cúnco, avec piscine, où nous faisons la connaissance inattendue d’une famille chilienne dont la maison de campagne se trouve juste en face : tranquillement assis à nous détendre, surgissent soudainement Marcelo et sa maman, une dame d’un certain âge, venus simplement nous inviter à manger chez eux le lendemain midi. Je les préviens que notre espagnol ne sera peut-être pas à la hauteur de leur « curiosité », mais cela les fait beaucoup rire et ils nous répondent en riant : « ce n’est pas grave, alors, nous chanterons la marseillaise ! ». C’était clairement un bon présage car nous avons passé un moment extraordinaire en leur compagnie. Marcelo, sa femme et leurs deux filles, Patricia, la soeur de Marcelo et la maman de Marcelo et Patricia.
Nous avons été très touchés par leur hospitalité, leurs rires, leur accueil chaleureux dans cette maison de campagne où ils passent l’été en famille depuis des années. Ils habitent du côté de Conception où les incendies font rage en ce moment.

 

 

P.N. CONGUILLIO :

Avant de nous rendre à Temuco dans l’attente d’un rendez-vous pour régler notre question sur l’état de nos amortisseurs cabine, nous décidons de traverser le P.N. Conguillio, en y entrant par Mélipeuco.
Des champs de lave et une terre noire comme le charbon, recouverte partiellement d’une jeune végétation, marquent immédiatement l’entrée de ce parc étonnant, avec une vue sur le volcan Llaima dont la dernière éruption date de 2008.

 

 

Les arbres sont millénaires. Le parc fait partie, avec la réserve nationale Alto Bio-Bio, de la réserve de biosphère des Araucarias du Chili, crée en 1984.
Ces arbres typiques du Chili sont un vrai symbole national. Ils ont même donné le nom à la région.
Ici, si l’Araucaria est roi, le volcan Llaima, veine sanguine en Mapudungun (langue amérindienne), doit être un Dieu, comme l’écrivait joliment quelqu’un.
Lac, lagons, rivières intérieures parsèment ce paysage d’un autre monde, d’un autre temps, dominé par les sommets aux neiges éternelles du volcan Llaima.

 

Nous traversons une première partie du parc en compagnie d’un auto-stoppeur originaire de Tchéquie avec qui nous passons la journée et faisons une belle ascension à pied. Il voyage seul, sac au dos et semble ravi de trouver un lift et des compagnons de route pour traverser ces étendues immenses, sans bus.

 

 

 

Nous décidons de faire le Sendero Sierra Nevada. Une douzaine de km nous attendent en lacet, grimpant sur le flanc d’une montagne faisant face au volcan.

 

La piste qui traverse le parc n’est pas facile pour notre camion. Nous sommes assez haut et l’entretien de la piste par endroit laisse à désirer… Faut qu’on élague pas mal de branches pour pouvoir passer. Certains endroits sont très justes, entre deux arbres, des roches ou des racines. On passe tout juste, au chausse-pied. Les branches laisseront au camion quelques belles « cicatrices », sans gravité, des égratignures sur sa belle couleur grège. On s’en souviendra de cette traversée ! Mais sans regret car ce parc était impressionnant.

 

Nous avons dormi sur le parking au bord du lac. Le soir, il n’y a plus personne. Nous avions le lieu pour nous tout seul. Notre compagnon de route est allé dormir au camping, sous tente. Inutile de vous dire que l’on ne pénétrait dans aucun d’entre eux : de vrais accès pour nains de jardin 😁.

 

Lorsque nous étions au petit camping près de Cuncó, nous avons croisé la route d’un passionné de camion MAN qui s’occupe de l’entretien des camions de pompiers MAN de la région. Après avoir jeté un oeil attentif sous notre cabine, il nous a apprend, à notre grand étonnement, que nous avons des amortisseurs de cabine réglables, qu’il suffit de les régler et que notre problème sera facilement résolu.
Nous trouvons tout de même un spécialiste amortisseurs à Témuco pour s’assurer que nous ne devons rien remplacer et ce dernier nous règle les amortisseurs pico bello.

En route pour nos prochaines aventures !

 

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7 Commentaires
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rul
rul
1 année il y a

PASSIONNANT. !

Besos

Paul Van der Elst
Paul Van der Elst
1 année il y a

Que de belles photos et quels sites extraordinaires vous avez visité
Une fois de plus bravo pour les photos et pour les commentaires.
J’aimerais faire un livre Photobox avec vos photos à votre retour.
On peut en parler.
Bisous à vous deux
Claire et Paul

Moens Marcel
Moens Marcel
1 année il y a

Superbe, encore et encore! Et chouette pour les amortisseurs. Merci pour tout et bisous!

Claire
Claire
1 année il y a

Cela me donne envie de faire un voyage en Argentine. Je vous demanderai des filons !

ALCOL
ALCOL
1 année il y a

Hello les amis,

Beaux paysages, belles rencontres et camion à la hauteur des défis naturels.

Alors il faut bien l’avouer, c’est semble-t-il que du super et vrai positif.

Vos merveilleux carnets de voyage nous permettent de le sentir et de le vivre un peu
par procuration.

Alors merci encore et à très bientôt pour de nouvelles aventures…

Biz à partager
Colette et Alain

Nanou
Nanou
1 année il y a

«  la fameuse route des 7 lacs, qui ne nous a pas séduits particulièrement »… vous ne deviendriez pas un peu blasés ? Vous avez vu vos photos comme elles sont magiques et comme elles donnent envie de voir ces sites ?
(mais je comprends aussi la notion de lumière de fin de journée, bien entendu !)