Colombie, pays des montagnes russes et de la moto…
(du 26/10 au 7/11/24)
Le passage de la frontière de l’Equateur vers la Colombie fut vraiment aisé.
Il faut dire que nous avions pris nos repères, un mois plutôt, lorsque que nous avions dû sortir précipitamment d’Equateur pour y rentrer à nouveau 15 minutes plus tard afin de recevoir une extension de notre TIP (importation temporaire de notre véhicule) et de nos visas qui n’étaient plus en phase en terme de dates, en raison de notre retour en Belgique.
Nous avions quitté le pays mais notre monture y était restée et son temps avait continué à s’écouler tandis que le nôtre (visas) avait été suspendu…
Conduire en Colombie n’est pas une sinécure : il doit y avoir a peu près autant de motos que d’habitants. Elles arrivent de tous côtés, à toute allure et vous dépassent souvent par la droite quand vous vous y attendez le moins.
Nous faisons une première halte à Las Cajas, situé à 7 km de la petite ville frontière d’Ipiales.
Le camion est stationné sur le parking du téléférique qui descend sur le Sanctuaire Notre-Dame del Rosario de Las Cajas. Nous devons éviter de circuler car il nous faut souscrire au plus vite une assurance RC obligatoire (ce qui n’était pas le cas en Equateur).
Un taxi Uber nous amène à l’Exito d’Ipiales (magasin d’alimentation) où nous souscrivons, après avoir pris RDV en ligne, un « SOAT » pour 3 mois maximum qui ne sera activé que quelques heures plus tard.
Sur la place centrale d’Ipiales, les « tradeurs locaux » sont alignés les uns à côté des autres sur des tabourets, prêts à changer vos dollars américains contre des pesos colombiens ou inversement.
De retour à Las Cajas, nous prenons le téléphérique le lendemain. Ce dernier nous plonge dans le Canyon du Rio Guáitara où se trouve le fameux Temple de la Vierge de Rosario. Elle aurait fait plusieurs apparitions près de ce lieu… dont la première daterait de 1754.
Le Sanctuaire connut 4 versions. Son apparence actuelle date de 1916.
Cet endroit, extrêmement fréquenté par les colombiens, est un haut lieu de pèlerinage.
Tous les murs sont placardés de plaques commémoratives. On se demande où ils vont mettre les prochaines…
Nous ne restons pas très longtemps sur ce lieu hautement fréquenté et reprenons le téléphérique en sens inverse pour quitter le canyon.
Demain, nous ferons route vers la Laguna de la Cocha.
En chemin, nous sommes arrêtés par un blocus : les locaux ne sont pas contents des prix de vente de leurs oignons et ils n’ont rien trouvé de mieux que de bloquer les routes, en espérant en obtenir davantage. Cela nous retient deux bonnes heures en plein soleil. J’en profite pour nous faire un petit casse-croute et offrir de l’eau à nos voisins.
Nous passons finalement le blocus au compte-goutte.
Plusieurs heures de route sont nécessaires pour atteindre la Laguna de la Cocha (micro Venise locale), appelée aussi Laguna Guamuez, située dans le département de Nariño (sud-ouest du pays).
Il s’agit d’un immense barrage naturel d’origine glaciaire déclaré zone humide d’importance international selon la convention de Ramsar.
Le lieu, certes très touristique, n’est toutefois pas désagréable hors saison, quand règnent calme et sérénité, le temps d’une balade le long de ses maisons colorées et d’un petit resto en bord de l’eau.
Les truites servies dans les restaurants sont élevées dans le lac.
Aujourd’hui, c’est la fête d’Halloween et ici aussi, comme dans beaucoup de pays, les enfants se déguisent et courent, de maison en maison, réclamer quelques douces offrandes.
Après cette découverte colorée et une nuit au calme à l’entrée du village, nous reprenons la route 25 vers le nord, en direction de Popayan où nous en profitons pour nous réapprovisionner, puis, bifurquons plein Est, par la 20, pour rejoindre la petite ville de San Agustin.
Si une grande partie de la route est macadamisée, une piste pleine de nids de poules, d’environ 35 km, traverse une zone verte impénétrable et nous secoue comme une bouteille d’orangina. En plus, de nombreux camions l’empruntent et il n’est vraiment pas aisé de les doubler. Y a plus qu’à prendre son mal en patience….
San Agustin :
Situé à 1730 m d’altitude, le village offre des paysages très verdoyants et renferme, aux alentours, des sites précolombiens de la civilisation San Agustin. Ces derniers ont commencé à être mis à jour dans les années 1930.
Attirés par les écrits d’auteurs colombiens, des chercheurs de différentes nationalités arrivèrent dans la région pour étudier ces sculptures monumentales.
Encore très mystérieuse, cette civilisation aurait fait son apparition en l’an -600 avant JC et aurait disparu quelques dizaines d’années avant l’arrivée des espagnols (XIVe siècle).
Bien que plusieurs hypothèses aient été émises, les réelles raisons de leur extinction demeurent toujours inconnues à ce jour.
Ce peuple a sculpté dans la pierre plusieurs dizaines de statues gigantesques.
Elles auraient pour rôle d’assurer, comme dans beaucoup de cultures, un lien entre les vivants, les morts et les divinités.
Elles représentent des figures anthropomorphes, bienveillantes ou effrayantes, en quelque sorte, un panthéon de dieux locaux.
Le site principal est très étendu. Nous avons parcouru plus d’une dizaine de kilomètres. Nombreuses sont les têtes extraites du sol où elles sont restées enfouies durant de nombreuses années.
Souvent retrouvées aussi à l’entrée d’une sépulture, elles semblent vouloir en dire long sur les défunts.
Sur les hauteurs du village, s’étendent des cultures de café à perte de vue.
Quant au village de San Agustin, il respire et vit paisiblement, au rythme du tourisme.
Nous n’avons visité qu’un des trois sites et son petit musée, et c’était déjà bien chargé en découvertes.
Après avoir remercié notre charmant hôte où nous avions posé le camion, nous nous armons de patience et refaisons la piste en sens inverse car celle qui rejoint Popayan par l’Est n’est visiblement pas adaptée à notre monture : trop étroite, avec des précipices vertigineux. On est parfois téméraires, mais pas complètement fous !
En chemin, nous sommes arrêtés par un petit groupe de Farcs, armés jusqu’aux dents et « masqués » d’un foulard.
Leur curiosité les démange : qu’est-ce donc que cette étrange monture ? Que transporte t’elle donc ?
Ils nous adressent la parole avec humour, nous poursuivons sur le même ton. Après une petite visite de l’intérieur du camion, ils nous libèrent. Heureusement que nous ne sommes plus dans les années 80… Notre histoire se serait très certainement terminée autrement… On a rencontré un allemand installé en Colombie aujourd’hui qui fut séquestré 8 mois, lorsqu’il était jeune, dans des conditions terribles. Sa liberté fut négociée avec la société pour laquelle il travaillait en échange d’une rançon.
Nous revoilà revenus du côté de Popayan, très exactement un peu avant le village de Sylvia, dans la propriété de Anouar et Kika, d’adorables marocains voyageurs qui se sont installés là depuis environ 9 ans avec leurs trois enfants.
Nous nous y posons 5 jours, y dégustons un succulent tajine qu’Anouar nous a concocté, faisons des pizzas au feu de bois et y retrouvons d’autres voyageurs dont nos amis, Luc et Sabine, avec qui nous décidons de poursuivre notre périple colombien.
Alors, à bientôt du côté de Sylvia !
Toujours intéressant et coloré, avec parfois de petites surprises. Belle route!
Que de belles couleurs et le temple de la vierge de Rosario m’a impressioné. Il faut dire qu’il y avait de l’argent pour construire ces momuments gigantestes.
J’ai bien aimé la petite Venise, par contre très modeste.
Bon parcours pour la visite de la Colombie
Wow! Merci du partage. Ca fait du bien de voir tout ce soleil et ces couleurs magnifiques au milieu de la grisaille bruxelloise! Bonne continuation.
Nous buvons vos paroles, enfin, vos écrits Bon périple colombien.
Hello les amis,
Ces premiers contacts en Colombie sont chargés de surprise en tout genre.
Mais ces couleurs chatoyantes adoucissent un peu l’air ambiant.
Merci pour ce partage et prenez soin de vous.
Biz à partager
Colette et Alain
Les statues m’ont fait penser aux têtes Olmèques du Mexique et le lieu de pélerinage à Covadonga en Espagne… c’est très beau en tout cas! Bon séjour colombien à vous 2.