Colombie, Terre de Café

(du 21/11 au 04/12/24)

 

En traversant la Colombie, on est inévitablement frappé par sa mosaïque de peuples dont les diverses influences, de type africaines, indiennes et espagnoles, se sont associées pour donner naissance à un mélange de cultures qui se reflètent entre autres dans la nourriture, l’artisanat, la musique et l’architecture.

Pays producteur notamment de fleurs coupées, de bananes, de riz, de tabac, de maïs, de cannes à sucre, de fèves de cacao, de crevettes, de pétrole et d’or, la Colombie est aussi connue pour sa culture du café dont elle est le 4ème producteur mondial.

 

 

La région montagneuse qui traverse les départements de Caldas, Risaralda et Quindio dévoile de moyennes montagnes littéralement couvertes de plantations de café dont la qualité est reconnue dans le monde entier !
Ces paysages ont été déclarés Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco en 2011.

 

 

C’est donc vers ces vallées verdoyantes et très accidentées, situées entre 800 et 1800 m, que nous poussons notre monture.

Mais avant cela, nous faisons une petite halte à l’Embalse de Calima au bord duquel nous passons la nuit.

 

 

 

Nous y faisons la connaissance d’un allemand installé non loin de là depuis plusieurs dizaines d’années. Il nous invite à venir visiter sa Finca après un petit déjeuner pris ensemble chez un couple de brésiliens de Calima, rencontrés la veille, voyageurs également à leurs heures.

Sa maison, nichée au coeur d’une végétation verdoyante et abondante, dont la structure est faite en bambous, dégage une atmosphère vraiment chaleureuse.

Elle est entourée de forêts de bambous gigantesques.  Les forêts de bambous de Colombie sont une espèce protégée : elles ne peuvent plus être coupées pour en faire un business. Seules quelques coupes sont autorisées pour l’usage personnel de son propriétaire.

Vue sur le jardin de sa finca avec le lac au fond

Son jardin regorge de plantes diverses : eucalyptus australien, aloès vera, plants de coca, tomates de arboles, bananes bocadillos (petites bananes très sucrées dont on se régale), plants d’ananas, avocatiers, et j’en passe !

Des colonies de fourmis y font même le ménage…  Attention, qui s’y frotte, s’y pique ! On s’en souvient encore.

 

En quittant le lac de Calima, nous passons rapidement par Buga et sa cathédrale.  Nous ne faisons que passer… La ville est sans grand intérêt pour nous.

 

Le Sanctuaire de Fauna y Flora Otún Quimbaya sur la route nous permet de nous délier une nouvelle fois les gambettes avant d’atteindre le triangle du café.

 

 

Nous entamons notre plongée dans la vallée du café par le village de Pijao, un petit village quelque peu isolé, hors des sentiers battus, blotti à 1.700m d’altitude dans un écrin de verdure cerclé de montagnes.
Ici, tout est tellement paisible qu’on dirait que le temps s’est arrêté.

 

 

Les cloches de l’église, qui nous rappellent que le temps s’égrène malgré les apparences, sont encore secouées à la main.

 

Mais cela ne nous empêche pas de savourer tranquillement notre déjeuner sur la place principale.

 

 

 

Ce qui nous séduit beaucoup en Colombie, c’est la diversité des plantes, le côté très verdoyant et luxuriant de la végétation.

 

 

 

 

Il y a  aussi toujours un côté très bon enfant qui apporte aux villages une petite touche fantaisiste colorée.

 

 

Vous n’imaginez pas à quel point ils étaient fiers de prendre la pause à côté du camion. Cela alimentera certainement leur conversation un bon moment.

 

C’est au départ de Pijao que nous réservons une jeep avec un guide pour aller voir les fameux palmiers de cire situés sur les hauteurs entre 2000 et 2500 m d’altitude. Contrairement à la plupart des espèces de palmiers, ces derniers supportent bien le froid, la pluie et la brume qui ne cessent d’envahir les lieux.  Nous avons choisi cette vallée à celle de Cocora, plus courue car elle semble nettement plus sauvage et authentique et sa nature, plus diversifiée.

Ces palmiers, pouvant vivre jusqu’à 100 ans, sont les géants des hauts plateaux andins. Ce sont les plus grands palmiers au monde. Ils peuvent atteindre 70 m de hauteur. C’est devenu l’un des symboles nationaux colombiens, une espèce aujourd’hui totalement protégée.
La poudre, extraite de dessous l’écorce et transformée en cire, était autrefois utilisée par les indigènes pour imperméabiliser leurs vêtements. On l’utilisait aussi pour protéger la coque de bateaux et pour fabriquer des bougies.

 

 

Notre jeune guide, Kevin, plein d’enthousiasme.

 

 

 

Après notre belle grimpette, nous mangeons une petite préparation locale assez simple enveloppée dans des feuilles de bananes à base de poulet et de bananes cuites dans la cours d’une petite école où les enfants indigènes de cette région isolée viennent suivre leur classe souvent après une bonne heure de cheval.

Puis, nous redescendons au village en Jeep (en 1h).

 

En quittant Pijao pour prendre la direction de Salento, nous faisons une halte au Quindio Botanical Garden.
Nous décidons d’y passer la nuit afin de découvrir le parc à la lumière du matin.

 

 

fougères géantes

 

 

 

Juste à côté de nous se déroule, à notre grande surprise, une compétition équestre d’un genre tout à fait particulier, avec le Paso Fino, un cheval de petite taille mais vif et robuste, originaire apparemment de Porto Rico et de Colombie, descendant des chevaux espagnols utilisés par les conquistadores. Il tient son nom d’une allure particulière qu’il pratique tout naturellement, le « pas fin ». Il possède également deux autres allures (en dehors du pas, trot et galop classiques) :  le paso corto et le paso largo.
Nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir cette discipline que nous ne connaissions pas jusqu’alors. Et en tant que seuls étrangers sur les lieux, on a été super bien accueillis. On nous a même offert quelques shots de rhum local …

 

 

 

cheval1 (vidéo 1)

cheval2 (vidéo 2)

 

Salento :

Située au nord du département du Quindio dans le triangle du café, à 1895 m d’altitude tout de même, la petite ville de Salento, très visitée, a su préserver ses maisons de style colonial, hautes en couleurs.
Ici, ça grimpe solidement pour atteindre la place principale, départ de diverses expéditions.

 

 

Quant aux amateurs de cannabis ou ceux qui veulent faire une première expérience en la matière, ce n’est franchement pas un problème. Certains lieux sont spécialement accueillants.

 

 

 

Dans le but de changer un peu de rythme entre la marche et le camion, nous décidons d’aller faire un tour dans les vallées verdoyantes avoisinantes en quad.

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Nous louons 2 quad pour 4 et un jeune guide nous accompagne.
Equipée à l’arrière tel un RoboCop (protection coudes et genoux), JP lance notre machine sur les sentiers de montagne à la suite de notre guide.
Ca y est, c’est parti pour 4h de virée dont on reviendra bien « crottés » mais franchement heureux !

 

 

Filandia :

Située à seulement 20 km de Salento, toujours en pleine région du café, c’est ici que nous poursuivons notre flânerie dans les ruelles aux maisons toujours colorées. De style architectural très proche de celui de Salento, on y retrouve bon nombre de façades et de balcons teintés de bleu, de vert, de rouge et d’orange.

 

 

 

 

Filandia est réputée pour son artisanat, notamment pour sa vannerie au départ de fibres naturelles, un savoir-faire initié par les peuples indigènes et transmis de génération en génération depuis des millénaires.
Nous avons fait un petit tour au musée d’interprétation pour en savoir un peu plus.

 

 

 

En fonction de sa torréfaction et de la qualité de ses grains (très sévèrement triés), le café ravira vos papilles ou vous arrachera quelques grimaces… Pas si simple de trouver vraiment chaussure à son pied, de ce côté. Mais, avec un peu de persévérance, on y est finalement arrivés ! Allez, c’est le moment de faire un petit stock pour le voyage !
Les meilleurs cafés sont malheureusement souvent réservés pour l’exportation.

 

Nous approchons sacrément de la fin de l’année. Toutes les ruelles sont décorées d’illuminations.
Côté « Kitch », même pas peur… On dirait parfois qu’ils se font concurrence :)))) – On a évité les photos .

 

En Colombie, Noël dure 39 jours. Nombre d’événements que nous ne fêtons plus en Europe depuis bien longtemps sont toujours célébrés dans la joie et la simplicité.

 

 

 

 

Côté vin, la Colombie a encore un sacré chemin à parcourir… Nous avons vu quelques petits vignobles du côté de Raquira

( on y reviendra ) dans la vallée de Bogota. Mais il semblerait que la terre ne soit pas vraiment faite pour les vignes. Par contre, les oliviers… On y reviendra aussi du côté de Villa de Leyva.

 

 

 

L’environnement du bas du village n’a vraiment rien de sexy mais la fresque murale est juste incroyable.

 

Notre bivouac, situé à 10 minutes à pied du coeur de Filandia, se situe juste à côté d’un marché aux bestiaux et d’un parc sportif. Très calme la nuit, nous ne manquons pas de distractions de jour quand nous ne sommes pas en ribote.

 

Nous décidons d’aller faire un tour dans la réserve naturelle de Bremen, la terre des singes hurleurs. Ils ne sont pas toujours facile à observer. Notre guide nous a prévenus. Mais nous, on croit en notre bonne étoile !
Entraînés dans les profondeurs d’une forêt notamment de bambous qu’il ne faut absolument pas toucher au risque de souffrir de brûlure et de gonflement de la peau, la vigilance s’impose. Vu le dénivelé des lieux, la tentation de s’agripper à la végétation est pourtant grande…

Soudain, notre guide s’arrête; il a entendu du bruit… Ni une ni deux, on plonge sur nos jumelles.
Nos spécimens sont en vue, certes assez loin, cachés dans les feuillages d’un arbre, mais ils sont bien là.

 

Le guide nous raconte qu’ils vivent en petit groupe de 7 individus en moyenne. Chaque groupe est dirigé par un mâle dominant qui s’occupe de la protection de son territoire. Ils vivent essentiellement perchés dans les arbres et les cris impressionnants qu’ils poussent servent à faire savoir aux autres où se trouve leur limite, leur signifiant ainsi de rester à distance.
On ne devait pas être considérés comme des prédateurs car on n’a pas eu le loisir d’entendre le son de leur puissant organe…

 

Nous décidons aussi d’aller visiter une Finca de café pour bien comprendre le processus du début à la fin.
Un ancien couple de voyageurs français a posé ses sacs et s’est installé près de Filandia il y a quelques années, après avoir acheté une ancienne Finca de café. Une explication en français nous tente. Tout le monde ne parle pas espagnol.
Nous jetons donc notre dévolu sur leur Finca, la Playa Verde.

La vue de la terrasse de leur maison est juste incroyable. Par temps clair, il parait qu’ils peuvent voir au loin les sommets enneigés du Parc National de Los Nevados.

 

Leur propriété est riche en fruits exotiques divers tel que le Lulo, la mangue, la tomate del arbol, le fruit de la passion, les bocadillas, les oranges citron… Il y en a tellement que nous n’avons pas tout retenu.

et bien sûr, les plants de café.

La cueillette du café est totalement manuelle. Cela nous semble être un travail de titan sur un terrain souvent en forte pente pour un prix de revient plutôt faible. En outre, la main d’oeuvre ne semble pas facile à trouver.
Les baies récoltées doivent être sévèrement triées. Un parasite menace les plants de café. Il faut sans cesse être vigilant pour le combattre.
Puis, une fois triées, elles sont mises à sécher et triées à nouveau. Enfin, vient la torréfaction.

Nous avons dégusté un café léger. Mais avant cela, nous avons opté pour l’assiette de charcuterie et de fromages, de VRAIS fromages comme on les aime, tout comme chez nous.
Vincent était fromager avant de se lancer dans l’aventure du café et de s’installer en Colombie. Il nous a littéralement ravi les papilles et, en plus, nous avons pu lui en acheter l’un ou l’autre. Ce fut comme la madeleine de Proust, un vrai retour dans nos contrées.

 

La lumière de fin de journée est douce et chaude. Il est temps d’aller prendre notre minibus pour rejoindre notre bivouac.
Au revoir la France ! Merci pour vos explications et vos délicieux fromages !

 

 

Avant de quitter Filandia, nous faisons une dernière petite ballade nocturne. JP et moi y rencontrons un adorable couple de colombien, Kike et Luzia, avec lesquels nous allons prendre un verre. Ils ont repéré nos camions et aimeraient un jour, voyager un peu comme nous.
Ils nous invitent à venir manger un « bidon » dans leur finca le lendemain midi. Sabine et Luc se joignent à nous.
Après la visite de nos véhicules, ils nous emmènent dans leur magnifique propriété située au coeur de la réserve Bremen dans laquelle nous faisons une belle balade.

 

Ensuite, nous les aidons à préparer le fameux « bidon » dans lequel nous mettons un ananas entier et surtout de la viande.

Les parents de Luzia vivent sur le domaine également. Ils sont très accueillants et super chaleureux. Nous passons un merveilleux moment ensemble qui restera à jamais marqué dans nos mémoires.

 

A bientôt !

S’abonner
Notification pour
guest

7 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Marcel Moens
Marcel Moens
8 jours il y a

Que de couleurs, de goûts et de rencontres merveilleuses, de quoi rêver pour les années qui viennent! Heureux de vous suivre!

Alain Godefroid
Alain Godefroid
8 jours il y a

Merci encore de partager vos expériences, c’est génial de vous suivre ainsi.
Très belle année à vous deux !

Paul Van der Elst
Paul Van der Elst
8 jours il y a

Tout simplement magnifique, une fois de plus.
J’ai aimé votre guide Kevin qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Kevin de JP
Quelle belle nature luxuriante et quelles belles espèces d’arbres, de singes, d’oiseaux.
BRAVO

Antoine
Antoine
8 jours il y a

C est tout simplement magnifique, coloré, quelle belle nature et quelles belles photos.

Béné
Béné
7 jours il y a

Quelles couleurs et quel récit passionnant une fois de plus On se régale littéralement de vos aventures

RUL
RUL
1 jour il y a

SUPER quelles belles images !

Bisous