Ensorcelant Machupicchu !
(Du 23/04 au 30/04/24)
Arriver au Machupicchu au départ de Ollantaytambo avec son propre véhicule, c’est une SACREE expérience, c’est le cas de le dire ! Surtout quand le véhicule n’a pas vraiment fait une cure d’amaigrissement avant le départ 🙂
Pour ce faire, il faut contourner toute la vallée sur le sommet de laquelle niche cet impressionnant site inca, invisible avant d’avoir atteint son sommet. Le parcours utilisé par le train ne comporte aucune route.
A l’origine, nous avions décidé de « zaper » ce site sur-visité par des milliers de personnes par jour… Mais, comme on dit : « Y’a que les idiots qui ne changent pas d’avis ».
Nous voilà donc embarqués sur une route de montagne nébuleuse, aux multiples lacets, qui nous mène à un col pointant le bout de son nez légèrement au-delà des 5.000 mètres. Les vues plongeantes sur la vallée et les montagnes environnantes sont magnifiques et les lumières presque divines.
Nous grimpons sur le toit du monde et devant nous le ciel se déchire pour nous ouvrir la voie.
Ce sont les 32 derniers km de pistes, depuis Santa Maria jusqu’à Hidroélectrica, qui nous ont solidement éreintés : totalement en travaux, cet accès très étroit, bordé de roches saillantes par endroit, plonge sur un précipice.
En chemin, nous croisons de nombreux camions y travaillant ainsi que des mini-bus touristiques qui amènent tous les jours des des marcheurs pour Agua Caliente, ce qui ne nous facilite pas non plus le passage.
Heureusement, mon chauffeur est bien aguerri ! 🙂
Arrivés enfin à Hidroélectrica, nous préparons nos sacs à dos pour deux jours : 12 km de marche en douce montée nous séparent encore de la ville située au pied du Machupicchu : Agua Caliente.
A pied, nous pénétrons dans le Sanctuaire du Machupicchu et longeons une voie ferrée en réparation : de nombreux éboulements l’ont temporairement mise à l’arrêt. Un provisoire qui va certainement durer vu l’ampleur des travaux !
Après deux bons km, nous croisons la route d’un véritable tapis volant sur rails, système « D » ingénieux de transport, bien que certainement dangereux et interdit. Nous nous laissons toutefois tentés par cette amusante draisine locale qui pourra nous épargner plusieurs km de marche… Nous sommes 9 personnes assises sur ces planches posées sur une structure métallique à même les rails et rattachée à la moto.
Même pas peur ! 😂 L’aventure, c’est l’Aventure !
IMG_6970. (vidéo 1)
Mais au bout de 2km de montée, la draisine s’arrête nette : des gardiens arrivent en face au loin et nos chauffeurs doivent déguerpir à tout vitesse avant de se faire coincer.
Terminus, tout le monde descend ! Tant pis, ce sont déjà deux km de gagner.
Après un bon km de marche, je me souviens soudainement que, pour visiter le Machupicchu, nous devons impérativement avoir nos passeports avec nous.
Sacré bleu, nous les avons oubliés, couillons que nous sommes !!!!!
Alors, quand on n’a pas de tête, eh bien, il faut des jambes : me voilà donc partie pour tout redescendre sur 5 km tandis que JP continue doucement l’ascension avec les deux sacs à dos.
Une petite rajoute de 10 km (aller-retour) sur un sol jonché de gros cailloux… c’était sportif ! J’avoue, ça m’a bien achevée. J’étais sacrément contente de trouver ma chambre d’hôtel à l’arrivée. Et, finalement, heureusement que la draisine ne nous avait pas montés plus haut.
On s’en souviendra longtemps de ce fameux Machupicchu ! 😱 – Bien sûr, avec le recul, on s’en amuse beaucoup 😄.
Voilà enfin la ville d’Agua Caliente où pointent les premiers bâtiments. Le soleil est de la partie et un Pisco Sur (apéro péruvien) voir deux….🤪 à l’arrivée est plus que mérité.
Cette petite ville au bout du monde vit principalement du tourisme de masse qui arrive chaque jour par trains ou à pied, tout comme nous. Une ville étonnement fleurie qui s’étend au bas de la montagne où se cache le Machupicchu,
Le lendemain, nous prenons le bus navette qui nous monte sur le sommet (2.430m). La montée à pied de tous les escaliers pour grimper la dernière montagne ne présente vraiment pas d’intérêt d’autant plus qu’il y a déjà bien assez d’escaliers à gravir sur le site lui-même.
Le ballet incessant de bus qui monte tout là-haut au max 5.500 touristes par jour nous sidère. L’organisation est incroyablement bien faite bien que les files d’attente restent toutefois encore chronophage (une bonne heure à l’aller).
Ce n’est qu’une fois arrivés sur les hauteurs de cette ancienne cité inca datant du XVe siècle que nous percevons le réel pouvoir de fascination qu’exerce ce lieu stupéfiant. Peut-être est-ce parce que, comme l’écrit si bien un inconnu, « dans son architecture, il est possible de percevoir un espace qui, contenu par le paysage qui l’entoure, suggère l’idée de la divinité et de l’infini ».
Il s’agit d’une oeuvre maitresse de l’expression de l’art Inca.
Nous écoutons attentivement les propos d’un guide qui commente les lieux auprès d’un groupe de touristes à nos côtés.
Son exposé riche en mythes et en explications de symboles retient toute notre attention. Mais ce serait trop fastidieux (et ce n’est pas le but) de les relater ici. En outre, nous n’avons pas pu tout retenir.
Mais, Si l’on observe bien l’ensemble du site, la montagne la plus haute, appelée Waynapicchu, prend la forme d’un Puma aux aguets (sorte de gardien), prêt à bondir avec ses poiles hérissés sur le sommet de la montagne. Tandis qu’à sa gauche, on peut observer les deux ailes semi-déployées d’un oiseau avec sa petite tête au centre.
Les Incas avaient l’art d’accorder temples et espaces rituels avec les formations naturelles afin de créer un dessin final auquel il était donné une connotation sacrée.
La partie droite des constructions (plus bas) prend la forme d’un lézard (saurien volant) dont le symbole n’est pas clairement établi : peut-être représentait-il la plus ancienne créature sur terre ou alors un Seigneur de la terre et de l’air, générateur de vie, fournisseur d’aliments, mère des condors et des pumas…
Quant à la vue du Machpicchu depuis la montagne Waynapicchu, nous n’avons pas eu l’occasion de la voir. Mais, en prenant de la hauteur, on y verrait un oiseau volant vert l’ouest où naît la nuit et disparait la Voix Lactée : le chemin de retour aux origines.
Nous demeurons un long moment à observer cet ensemble incroyablement pensé par les prêtres et architectes de l’époque.
A nouveau, nous ne pouvons qu’être subjugués devant tant d’ingéniosité et de labeur pour planter, dans un tel décors naturel à l’accès difficile, pareil ouvrage.
Au retour du Machupicchu, nous passons une dernière nuit à Ollantaytambo avant de nous diriger vers d’autres lieux qui ne font que renforcer l’ingéniosité de cette civilisation.
Au petit matin, nous nous dirigeons vers les Salines de Maras avant qu’elles ne soient envahies par les tours opérateurs en mini-bus qui amènent les touristes d’un jour.
Les montagnes nous dévoilent un visage à découvert, quasi sans nuage. Souvent, leurs sommets commencent à se voiler en fin de matinée.
LES SALINES DE MARAS :
La richesse de la Vallée Sacrée provenait non seulement des sols fertiles et des ressources hydrauliques mais aussi des magnifiques Salines de Maras près desquelles une source d’eau saturée en sel était déviée vers les centaines de petits bassins afin d’obtenir du sel par évaporation qui alimentait jadis tout le Pérou.
Perchés à 3.300 m d’altitude, ces bassins suspendus font de ce site un vrai lieu d’exception, le seul lieu au monde où la méthodologie de la récolte du sel est perpétrée depuis l’époque des Incas.
MORAY :
Véritable laboratoire agronomique et centre de recherche de l’Empire Inca situé entre 3.200m et 3.500m, ce lieu a été édifié en épousant les dépressions naturelles des lieux en forme d’entonnoir.
Des études actuelles auraient relevé entre le fond et la surface des variations de température moyennes allant jusqu’à 5 C°.
CHINCHERO :
Légèrement retardés par un mariage, nous décidons d’aller déjeuner à Chinchero, un paisible petit village aux maisons tout en adobe et d’un blanc éclatant qui tranche joliment avec les pierres rouges de ses ruelles.
Construite au XVIIe siècle par les conquistadors sur les ruines d’un ancien palais inca, l’intérieur de la petite église de Chinchero est plutôt inattendu : ses murs sont magnifiquement peints en bas relief très colorés et son plafond tout en bois est décoré de fines peintures florales. Il était malheureusement interdit de les prendre en photo.
Voilà, c’est ici que notre boucle dans la Vallée Sacrée s’arrête pour un retour bien mérité sur Cusco.
Nous nous y posons trois jours complets au cours desquels nous en profitons pour nous reposer et pour arpenter certains de ses musées.
Nous prenons là pleinement conscience combien : « l’Empire Inca est le résultat d’un long développement culturel de création, d’assimilation et de perfectionnement de structures et de formes culturelles, politiques et religieuses d’autres peuples du Pérou.
Ils étaient les maîtres de l’expansion impériale car, lorsqu’ils conquéraient une société, ils n’employaient pas nécessairement les armes ou la force mais intégraient plutôt les succès des sociétés assujetties à leur empire. De plus, ils enseignaient et partageaient leurs techniques de production tout en dispensant leur cosmovision, leurs cultes et leur art ».
Nous n’avons toutefois pas admiré tous les actes de cet empire qui sacrifiaient bon nombre d’êtres humains (enfants et femmes) au sommet de très hautes montagnes en offrande à des dieux en relation avec la Nature afin de protéger leur peuple de catastrophes naturelles…
Ce fut un délicieux repos avant d’entamer la grande traversée des montagnes vers le Pacifique et la région de Nazca.
A bientôt côté océan !
Whaouw! Même avec du monde, c’est impressionnant! Et les salines, c’est autre chose que Guérande! Superbe trajet, merveilleuses couleurs, j’adore. Bon repos et à bientôt!
Merci Marcel et Bizettes à Floriane !
Exceptionnelles salines, de toute beauté et efficacité, intelligence de conception.
J’ai vraiment admiré l’ingéniosité.
Courage pour la suite de aventures
E p o u s t o u f f la n t ..!!
Merci Caroline, merci Jean-Pierre de nous faire voyager dans ces paysages extraordinaires !!
Merci pour ton retour, Gerry et à bientôt pour de nouvelles aventures ! Bises à partager
woaaw moi qui ai le vertige j’en ai des frissons pour vous !
Merci pour ces emotions !
Kiss a vous deux de nous deux
Hello les amis,
Ce nouveau carnet de voyage ne manque vraiment pas de sel…
Grandiose et finalement très sportive cette ascension vers le toit du monde.
Encore bravo et surtout merci pour ce témoignage très intéressant d’une partie de l’Empire Inca.
Biz à partager
Colette et Alain