Nova Scotia (Nouvelle-Ecosse)
Notre première prise de contact avec le Canada commence en Nouvelle-Ecosse, terre de tant de convoitises.
Habitée par les Micmacs (parfois appelés Mi’kmaq, (Mi’kmaq / Mi’gmaq et Mig’mawag), qui vivaient librement de la cueillette et de la pêche, cette terre battue par les vents et le froid vit arriver, au début du XVIII siècle, les premiers pêcheurs de morue puis ensuite les premiers vaisseaux Français à la conquête du Nouveau Monde. Les Micmacs, qui vivaient sur ces terres, les accueillirent et partagèrent leur savoir-faire pour survivre dans ces contrées rudes et souvent inhospitalières pour les premiers colons.
Beaucoup de Micmacs se convertirent au catholicisme.
Le troc de peaux de Castors (entre autre), destinées à confectionner des chapeaux pour la noblesse française, permit aux Micmacs de s’outiller davantage.
Les premiers colons venus s’installer progressivement au Canada sont devenus les Acadiens.
Ils avaient développé, au début du XVIII siècle, des systèmes sophistiqués de digues afin d’étendre leur terrain de cultures.
Tout aurait pu être, en apparence, paisible entre les Les Micmacs, et les Acadiens si les Anglais n’avaient pas décidé d’en chasser les Français pour prendre possession de ce Nouveau Monde et de ses ressources…
Sans rentrer dans les détails de l’histoire du Canada, en traversant la Nouvelle-Ecosse, il nous est, tout simplement, impossible de rester insensibles au sort des Acadiens qui, lors du Grand Dérangement, se sont vus voler leurs terres par l’envahisseur anglais, déportés à plusieurs reprises, séparés parfois de leur famille, emprisonnés, tués, pour le simple fait qu’ils souhaitaient rester neutres dans le conflit Franco-Anglais et ne désiraient pas se convertir à la religion anglicane.
Ce qui nous frappe, dès notre arrivée, est la très grande gentillesse de tous les habitants, où que l’on soit. Si l’on semble un peu hésitants, ils nous demandent spontanément s’ils peuvent nous aider ou prennent le temps de passer un coup de fil pour trouver une solution à nos questions. Ils sont charmants, engagent facilement la conversation : « How are you today ?» nous disent-ils en nous croisant pour la première fois.
Ah bon, on a déjà tapé la carte ensemble que tu me demandes comment je vais alors que je ne t’ai jamais vu ??? Non, ça doit certainement vouloir dire « Bonjour », ici…
Et puis, ici, sans talent, nous sommes carrément devenus des vedettes : moi qui me demandait, avant le départ, si voyager avec des enfants ou un chien n’était pas plus facile pour créer des liens, eh bien, non ! Détrompez-vous ! Prenez trois ans de votre vie à fabriquer un camion d’expédition comme le nôtre et vous verrez, c’est le meilleur hameçon pour la pêche au dialogue. Du jamais vu. Une vraie pêche miraculeuse.
Et en parlant de pêche, la vraie cette fois, pour les amateurs de maquereaux, il y a de quoi faire : trois maquereaux par minute semblent une bonne moyenne.
Quant à leur habitat, il est souvent de petite taille, réalisé en bois. Il ne semble pas fait pour durer ; par endroit, beaucoup de maisons sont à l’abandon. Mais certaines d’entre elles peuvent avoir aussi un charme fou. Dans les villes de Nouvelle-Ecosse, seuls les bâtiments officiels semblent être en pierres.
Nous qui pensions trouver ici, chez les pêcheurs, du homard aussi facilement que nous trouvons nos bonnes frites en Belgique, nous arrivons comme les carabiniers d’Offenbach : la pêche aux homards est fermée. C’est la pêche aux « snow crabs » qui est maintenant ouverte. Mais ils y a suffisamment de réserves en magasin pour satisfaire nos appétits.
Quant aux sandwichs au Homard, proposés un peu partout, ils ne nous tentent guère.
Après quelques heures d’acclimatation, il est très facile de conduire dans cette région du Canada : tout le monde conduit de façon très courtoise, les conducteurs sont extrêmement respectueux des piétons, et malgré leurs 8 cylindres et 5700 CC, leurs Pic-up sont très mélodieux. Les seuls petits coups de klaxons très brefs que nous entendons, c’est sur les parkings, lorsqu’ils ferment leurs véhicules.
On ne peut dignement pas quitter la Nouvelle-Ecosse sans passer par la forteresse de LOUISBOURG.
Ici, comme l’écrit si bien Paul Zucker, un architecte allemand : « le passé procède autant de l’imagination que le futur ». Il n’est en effet pas facile d’interpréter le passé d’une nation, ni même une petite tranche de ce passé. C’est une tâche lourde de responsabilités.
Nous ne pouvons que saluer le travail de tous ceux qui ont participé à sa reconstruction partielle qui a duré 20 années et a, par la même occasion, procuré du travail aux mineurs, sans emploi lors de la fermeture des mines dans les années 60.
La traçe du temps qui passe :
Un village où le temps s’est arrêté, le temps de deux rues : Sherebrooke (2ème partie du XIX siècle)
Retour au XXI siècle :
Demain, dimanche 22 juillet, nous prendrons la route pour l’île du Prince Edouard.