Sur la route vers « Nordeste »
(du 13/08 au 19/08/23)
Faute de butiner les fleurs comme ce joli colibri, nous continuons à butiner gentiment la vie qui nous est offerte, pleinement conscients de la grande chance que nous avons de pouvoir réaliser ce magnifique voyage aux Amériques, partageant découvertes et rencontres. Merci la vie !
Vallée de la Lua :
Les roches sont étrangement noires. Une petite marche d’une 1/2h nous conduit à un petit canyon agrémenté de piscines naturelles dans lesquelles nous ne manquons pas de nous rafraichir.
A Brasilia, notre rencontre avec un brésilien nous amène à faire un détour à São Domingos pour aller visiter des grottes gigantesques : El Parque Estadual Terra Ronca.
Pour nous y rendre, nous empruntons une longue piste, malheureusement en très mauvais état. Arrivés à un certain niveau, un guide nous ouvre la route car l’accès aux grottes ne peut se faire qu’accompagnés et casqués.
Ce parc a été créé en 1989. Il couvre environ 57.000 hectares et abrite plusieurs grottes aux formations calcaires vraiment bien préservées.
En ce qui concerne la deuxième grotte, nous l’avons traversée d’un bout à l’autre sur 3 km en marchant dans l’eau, grimpant et descendant des parois rocheuses abruptes. C’était finalement assez amusant comme expérience car là où une difficulté se présentait, il y avait toujours l’aide de cordes pour nous aider.
Vu de la haut, notre véhicule semble bien minuscule. Et maintenant, il nous faut tout redescendre à travers bois.
Quelques gigantesques baobabs croisent notre chemin.
Etant donné les fortes chaleurs ambiantes, nous tâchons toujours de nous trouver un bivouac proche d’une source d’eau pour pouvoir faire redescendre la température du corps.
Sur notre route plein nord en direction de São Luis, nous nous arrêtons près d’une très belle cascade, un peu à l’extérieur de Barreiras.
En amont, de quoi se baigner calmement juste un peu avant la grande chute. L’eau est limpide et sa fraicheur nous fait un bien fou !
Puis, les km défilent, sans grand intérêt. Il nous faut rejoindre la côte « Nordeste » au plus vite. C’est là tout vit, palpite…
En chemin, nous croisons souvent des zones incendiées, volontairement pensons-nous, afin de créer des zones naturelles coupe-feu.
Plus nous approchons la côte, plus la nature se densifie. D’immenses palmeraies sont habitées par les autochtones qui vendent quelques produits locaux sur le bord de la route.
São Luis, capitale de l’Etat de Maranhão :
On apprend que cette petite ville fut découverte en 1612 au cours d’une expédition dirigée par le français, Daniel de la Touche, parti au départ de Saint-Malo. Elle porte le nom de São Luis en l’honneur du roi de France.
Mais, à peine 3 ans plus tard, en 1615, la ville repasse sous domination portugaise et cela met fin au projet de création d’une nouvelle colonie française.
Notre bivouac, situé sur la presqu’ile juste en face de la ville, nous offre une vue de loin qui semble cacher un certain charme.
Mais, lorsque nous plongeons dans la ville, d’une histoire riche et métissée, les bâtiments de la ville nous offrent un toute autre aspect, celui d’une ville de style portugais du 18ème siècle, aux murs décrépis, aux azulejos brisés et aux maisons délaissées, abimées par le temps. Rien n’est rénové, faute probablement de moyens. La ville a du connaître une époque de gloire qui semble, malheureusement, bien révolue…
Toutefois, la ville est animée et l’ambiance du soir, tout à la fête, comme souvent partout au Brésil ! Les brésiliens vivent la musique (souvent fort) et leurs corps se déhanchent tout naturellement au rythme de la samba.
Riche de toutes sortes d’influences, São Luis semble faire la fierté de ses habitants.
Le lendemain matin, nous décidons de prendre un bateau de bonne heure au départ de São Luis pour nous rendre à l’ancienne petite ville d’Alcantara qui connut aussi sa période de gloire. Nous sommes les seuls occidentaux à monter sur l’embarcation .
Alcantara :
Séparée de São Luis par un immense bras de mer aux eaux souvent bien agitées et construite à l’origine par les esclaves pour les richissimes aristocrates de la région, Alcantara nous plonge d’emblée dans un Brésil beaucoup plus intimiste, authentique.
Ce lieu est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Ici, le temps semble s’être arrêté….
La ruelle principale, faite de jolis pavés anciens, grimpe solidement vers le coeur du village.
Arrivés sur une première petite place, un vieux téléphone, vestige d’un autre temps, nous défie de son clavier numérique. Pourquoi irait-on encore le décrocher ? Nous sommes passés à une toute autre ère, celle des portables.
Une joli petit salon de the, étonnement soigné avec un service en porcelaine nous retient le temps d’un bon café, un seul car au deuxième, la machine tombe déjà en panne. Nous découvrons la spécialité du coin, un excellent biscuit beurre et noix de coco. Un vrai délice !
En se baladant, nous surprenons par delà une fenêtre un cours de danse pour « petits rats ». Un spectacle se prépare.
Plus loin, on converse par delà la fenêtre.
Ici, la vie s’écoule lentement, paisiblement.
Là, il parait que si vous faites tinter les cloches, vous aurez une petite amie dans l’année… Non, nous n’avons pas essayé.
Face au restaurant, la viande sèche au soleil sur un fil. Serait-elle trop fraiche ? En tous les cas, pas tentés d’aller y manger…
De nombreuses ruines en attente de rénovation témoignent d’une époque qui du être grandiose.
C’est plombés par le soleil et l’estomac vide que nous nous dirigeons vers la Pousada Bela Vista pour aller y déjeuner. L’endroit est vraiment charmant et l’accueil, chaleureux.
Après le repas, un petit plongeon dans la piscine s’impose. Que du bonheur !
C’est à regret que nous nous arrachons à ce petit coin de paradis, réel havre de paix. Il nous faut doucement reprendre la route pour retrouver le port où le bateau ne nous attendra pas. Son horaire est lié à la marée et il ne faut surtout pas que nous le rations.
En chemin, la rue commerçante est légèrement plus animée en cette fin d’après-midi.
La descente vers le port est toujours aussi raide mais avec une caïpirhina, ça « roule » tout seul
Tandis qu’un ibis rouge pioche consciencieusement des coques dans le sable …
Nous, nous quittons cette petite citée assoupie avec la profonde certitude qu’elle gravera profondément ses marques dans le livre de notre mémoire.
Ce fut comme un arrêt sur image, dans un lieu historique où le temps serait devenu éternité.
Alors, n’hésitez pas à passer par là !
Et, à bientôt vers les Lençois de Marahenses.
Quel bonheur toutes ces images, on se prend à rêver! Merci!
Une nouvelle fois l’émerveillement, superbe reportage sur ces petits coins retirés du Brésil et son passé portugais. Les Brésiliens n’ont rien à envier aux grottes de Han, les brésiliennes me paraissaient beaucoup plus sauvages, pas d’enseignes commerciales.
Bravo et continuez à nous faire saliver.
Hello les amis,
Un vrai et grand plaisir de vous suivre dans cet immense Brésil.
Cette impression de voyager par procuration nous procure joie et bonheur…
Merci mille fois.
Bises à partager
Colette et Alain