Sur la route vers Olinda
(du 01/09 au 11/09/23)
Ainsi que je l’avais déjà exprimé, le Brésil est vraiment un pays giga « géantissime » ! Sa superficie couvre 8,5 millions de km2, soit 13 fois la France. Vous imaginez ??? – Eh bien nous, on a beau le savoir… on n’en demeure pas moins encore souvent surpris devant les distances qu’affichent notre GPS.
A lui tout seul, le Brésil couvre près de la moitié de la surface du continent Sud-Américain. Et pour terminer sur sa taille, il est le cinquième plus grand pays de la planète, derrière la Russie, le Canada, les Etats-Unis et la Chine. Alors, des kilomètres, je peux vous l’assurer, nous en parcourons.
Pour atteindre la jolie ville d’Olinda, nous devons parcourir environ 1.000 km. Ces 1.000 km, nous les abordons à notre aise en prenant soin de choisir de jolis coins de bivouac où poser notre monture et prendre un peu de fraîcheur.
En quittant Jericoacora, nous évitons la grande ville de Fortaleza, peu attrayante et pas trop « safe » apparemment.
Nous coupons la pointe de Rio Grande Do Norte et visons João Pessoa, le point le plus Oriental du Brésil.
Quelques jolis bivouacs nous retiennent avant d’atteindre João Pessoa.
Flecheiras, près de Trairi :
Ce bivouac fut un de mes préférés. Nous nous sommes posés à même la plage en bord de mer.
A marée basse, la mer offre une série de petits bassins naturels où il fait bon de se baigner. Mais gare aux pieds : de nombreuses petites zones rocheuses à fleur d’eau sont de sacrés pièges si l’on s’y balade pieds nus, comme moi… Je m’y « casse » (on le suppose) le petit orteil et suis contrainte, le pied bien enflé, à ne plus pouvoir poser le pied au sol durant quelques jours…
Durant la journée, les pêcheurs s’affairent à marée haute : petits poissons, crabes et langoustes au menu de leur besace.
Le lendemain matin, un pêcheur vient nous proposer quelques belles grosses langoustes. Nous lui en achetons un bon kg et les cuisinons le jour même. Un vrai régal pour les yeux et les papilles !
Ici, les bateaux de pêches sont assez simples : une grande barque munie d’une assise et d’un petit caisson en bois, d’un mat, d’une voile et d’un grand filet qui sera jeté à l’eau.
Pour sortir les bateaux de l’eau à marée basse, c’est tout un art : à force d’hommes, il s’agit de faire rouler la coque sur des troncs de bois que l’on déplace vers l’avant à mesure que le bateau progresse.
Les pousadas et restaurants de bord de mer sont soignés et agréables et, au soleil couchant, vous pouvez même manger les pieds dans l’eau 😄.
Nous profitons aussi de nos derniers couchers de soleil sur la mer. Bientôt, nous ne les verrons plus que côté terre.
Beberibe :
A Beberibe, nous décidons de partir en Buggy avec nos amis et un guide pour aller voir leurs fameuses falaises. C’est parfait pour moi étant donné que je ne peux pas marcher. Assise à l’avant, je me laisse emmenée.
Après un grand tour sur la plage, nous traversons de grandes dunes. Plus loin, certains se lancent sur un énorme toboggan plongeant dans l’eau. Puis, c’est la traversée des falaises du haut vers le bas. Pour ma part, j’attends sagement notre groupe sur la plage, assise confortablement dans le buggy.
Comme aucun bivouac n’est possible à cet endroit, nous poursuivons plus loin .
Punta do Maceió :
Nous nous installons non loin de cette plage, sur la pointe ouest (pas de photo). Il y a un vent à décorner les boeufs et les kite-surfeurs sont de sortie.
Dans notre dos, souvent bien cachées, de magnifiques propriétés modernes avec piscine surplombent l’océan. C’est assez nouveau pour nous.
En général, l’habitat est plutôt simple, voir même assez basique.
Ici, un autre arrêt où kite surfeurs et pêcheurs se partagent la mer…
Tandis qu’en face, on vous attend pour manger encore les pieds dans l’eau.
Nous nous posons un peu plus loin.
En chemin vers Tibau do Sul, nous croisons un ancien lavoir. Aujourd’hui, c’est le jour de la grande lessive, réalisée encore à la main.
Tibau do Sul :
Un petit traversier peut vous emmener sur l’île juste en face. Nous ne l’avons pas pris.
Praia de Pipa :
Pipa est une petite ville balnéaire très touristique avec énormément de magasins de vêtements et de restaurants en tout genre. Nous n’y passons qu’une bonne matinée et partons avant que n’affluent les multiples autocars et le flot de touristes venus pour y manger et y passer l’après-midi.
Ici, les vendeurs de chapeaux défilent sur la plage que nous ne voyons qu’à marée haute.
Pour atteindre João Pessoa, nous tentons de prendre un raccourci : il existe une barge qui traverse un petit bras de mer et qui nous ferait gagner de précieux kilomètres.
La traversée n’est franchement pas longue mais les barges ne sont malheureusement pas faites pour notre gabarit. En outre, c’est à force d’homme que le passage s’effectue… Je doute que nos 11 tonnes puissent être poussées à force de biceps et de bambous, d’autant plus que le courant n’est pas des moindres.
Certains traversent l’eau à pied mais cela semble encore fort profond pour nous et nous ne voulons pas prendre le risque de nous embourber.
João Pessoa :
Nous bivouaquons en bord de mer, du côté moderne de la ville, le long d’un endroit que j’appellerai la « ballade des brésiliens » : une longue digue, bordée de palmiers et de bâtiments relativement modernes longe la mer sur plusieurs km.
Joggeurs, marcheurs et cyclistes s’y retrouvent de bonne heure avant les grandes chaleurs.
Grande ville brésilienne, João Pessoa est la capitale de l’Etat de Paraiba. Elle se situe sur le point le plus oriental des Amériques. Elle fut fondée en 1585 au début de la colonisation du Brésil.
Nous décidons d’aller visiter son centre historique. Un Uber et c’est parti !
Déposés par hasard devant un parc botanique et animalier, nous décidons d’aller y faire un petit tour. Il fait déjà chaud et la fraicheur de la végétation nous attire.
C’est là que nous découvrons la présence d’un magnifique jaguar, dans un enclos fermé, of course !
Après une bonne balade, nous arrivons au centre historique de la ville.
L’église São Francisco avec ses azulejos en façade et le couvent Santo Antonio constituent un ensemble architectural baroque étonnant, l’un des plus remarquables, dit-on, au Brésil.
A l’avant de l’église, un musicien anime la place pour les visiteurs de passage. Un mélange de flûte et de percussion.
On sent bien que la musique fait partie intégrante de la vie quotidienne au Brésil. Les différents genres sont considérablement influencés par le métissage et la condition sociale.
On apprend par exemple que la Samba, la musique la plus populaire du Brésil issue des classes les plus modestes des faubourg de Rio, s’inspire du Fado et des percussions des musiques d’Afrique noire. Mais elle est en perpétuelle évolution… L’adoucissement de son rythme donne naissance alors à la bossa nova.
Plus tard encore, son association aux sons caribéens donne naissance à la samba-reggae et l’utilisation d’instruments moins bruyants voit apparaître la pagode.
La musique est le coeur du Brésil. On la sent battre dans ses veines…
Dans l’ensemble de notre visite, voici plusieurs maisons et bâtiments qui semblent avoir été rénovés, avec déjà l’apparition de quelques tags…
L’hôtel Globo, qui a connu autrefois son époque de gloire, cohabite juste à côté d’un véritable chancre…
Et, à l’arrière de l’hôtel, en contrebas, ce qui a dû être de magnifiques bâtiments autrefois ressemble plutôt à un sacré
coupe-gorge…
Un énorme travail de rénovation est encore à réaliser dans ce coeur historique de la ville dont il ne reste finalement que bien peu de jolis vestiges d’antan.
Nous quittons João Pessoa sans regret et prenons la route en direction d’Olinda. Sur les 1.000 km qui nous séparait au départ de notre but, il nous reste plus qu’une bonne centaine de Km à parcourir.
Coroa Do Aviao :
Un bivouac à Coroa Do Aviao, un peu après Joao Pessoa et sur la côte à la hauteur de Igarassu, nous laisse profiter du calme loin de la ville.
Les ramasseurs de « moules » locales sont en plein travail.
Une fois récoltés, les coquillages sont stockés dans de grands sacs en attente d’être ramenés par des barques. Même les enfants de la famille s’y mettent pour aller les recueillir.
Arrivés sur terre ferme, ils sont secoués dans tous les sens afin d’en éliminer le sable.
Et, une fois cette longue opération terminée, ils sont enfin cuits au feu de bois dans de grandes casseroles et dégustés sur place dans les petites gargotes locales.
Olinda, la ville au sept collines :
Nous voici sur les hauteurs de la petite Olinda où nous apercevons au loin la grande ville de Recife que nous ne ferons que traverser en camion. Olinda signifierait : « Oh, la Belle ». Découverte au 16ème siècle par la Capitaine Duarte Coelho, ce serait le cri d’émerveillement qu’il aurait poussé lorsqu’il y débarqua.
Située sur le littoral de l’Etat de Pernambouc juste à côté de sa capitale (Récife), Olinda rassemble de nombreux vestiges historiques et d’églises baroques.
Ses petites ruelles en pavés avec ses maisons aux couleurs arc en ciel, ses ateliers d’artistes et une végétation luxuriante lui donnent une beauté architecturale toute particulière ainsi qu’un charme vieillot qui nous transportent d’emblée.
Le Pitou, une marque de Cachaça, est très représentée sur la côte brésilienne. On le voit sur de nombreuses façades.
La Pousada Dos Quatro Cantos attire mon attention. En tentant d’en apercevoir davantage au travers de la grille, la propriétaire m’invite gentiment à entrer et me fait visiter cette charmante demeure datant du 19ème siècle.
Elle dispose d’une terrasse ombragée avec une belle vue très appréciée durant le Carnaval qui a lieu, pour mardi-gras, durant 5 jours entiers durant lesquels la ville vit au rythme des défilés de blocs carnavalesques.
Le Carnaval est un moment très attendu par les villageois. Tous les dimanches, quelques ruelles de la ville vivent les prémices du grand carnaval, sorte de répétition de différents blocs. Il y aurait des centaines de blocs différents, sur tous les sujets et les thèmes. Un bloc est un regroupement de personnes qui s’organisent pour défiler ensemble, avec déguisement, orchestre et parfois un géant.
A l’intérieur, un des géants du Carnaval trône majestueusement devant la fenêtre et attend de vivre ses prochaines danses endiablées au son des orchestres.
Plus loin, la place de l’hôtel de Ville, comme on dit chez nous, avec son bâtiment jaune citron qui fait face à un grand mur « Street Art ».
En contre-bas, nous découvrons le Monastère de St. Bénédicte et son église que nous visitons.
Son coeur baroque, tout en dorure, chargé à souhait, frappe d’emblée en entrant.
Ici, un Ficus géant s’étire vers le ciel tandis qu’un peu plus bas, la plus ancienne maison de la ville tente de rester debout.
Nous passons devant une place où étaient vendus autrefois les esclaves… L’esclavage aurait débuté au cours de la deuxième moitié du 16ème siècle, avec la production sucrière. Plus de 3,6 millions d’esclaves en provenance de l’Afrique subsaharienne, principalement du Bénin et du Nigéria, auraient été amenés au Brésil jusqu’en 1850, date à laquelle la traite négrière fut abolie au Brésil. L’esclavage, lui, n’y fut réellement aboli qu’en 1888.
La statue ci-dessous commémore la fin de cette période abominable pour tous ceux qui furent arrachés à leur patrie, à leur famille, traités comme des marchandises et exploités à outrance dans les exploitations sucrières du Nord-Est.
Plus loin, nous traversons un parc à la végétation luxuriante, propriété d’une merveilleuse pousada.
Nous poursuivons par une visite du couvent de São Francisco avec un cloître recouvert d’Azulejos.
Ici, une pièce donnant sur le cloître.
L’église, qui a été préparée pour un mariage.
et à l’arrière, une salle baroque. J’imagine un travail « d’orfèvre » pour ceux qui ont sculpté jadis ces bois mais j’avoue ne pas y être sensible… trop de lourdeur à mon goût.
En quittant le couvent San Francisco, nous faisons un saut au Musée du Carnaval où un géant trône dans le jardin.
Il y en a pour tous les goûts et de tous les styles. Une personne nous montre comment les déguisements sont portés.
Nous quittons Olinda sur cette vue majestueuse que nous savourons depuis la terrasse d’un petit restaurant où nous découvrons une spécialité locale.
A bientôt du côté de Salvador de Bahia !
Que de merveilles, souriantes et colorées. Le petit orteil n’est pas trop cher payé! Quelle sublime aventure!
Comme d’habitude c’est magnifique. Le Brésil est vraiment un pays aux multiples facettes qui met en valeur la nature, la vie animale et le sens artistique dans tous les domaines. Soigne bien ton pied.
gros bisous.
QUELLES BELLES VACANCES !
Bisous
Anita et André
Que de couleurs, merveilleux Brésil. très belles photos des enfants, J’espère que l’orteil de Caroline ne la fait pas trop souffrir en marchant. Bisous à vous deux
Heureusement qu’il fait encore super beau et chaud chez nous… sinon, on sautait tout de suite dans un avion pour vous rejoindre !!!
Bienvenue, Caroline, dans le clan des cassés des petits doigts de pied : j’avais 14 ans et le mauvais temps me le rappelle régulièrement !
Weeral een top verslag .
yaaaaaaa !
Hello les amis,
Belles photos et très belles couleurs.
Merci encore chers grands explorateurs pour ces magnifiques carnets de voyage.
A très bientôt pour de nouvelles aventures.
Biz
Colette et Alain